Historique

Le groupe de recherche PRAGMA s’inscrit dans le prolongement de deux axes indissociables : le cheminement réflexif individuel de l’un des membres fondateurs et la succession de plusieurs groupes de travail.

Sur le premier axe, la réflexion se poursuit depuis l’été 2000 et pour plus de détails on se reportera à la bibliographie, notamment [Brissaud F. 2007-a, 2010, 2012-a].

Le second commence avec la volonté de l’institut GREFOR (Gestalt-thérapie – Recherche – FORmation) d’inscrire dès sa création la recherche dans son projet pédagogique de formation de gestalt-thérapeute.

En septembre 2003, quelques mois après sa naissance, cet institut propose un atelier de réflexion et de recherche théorico-clinique à partir de la pratique. Il restera à l’état de projet tant l’énergie se trouve alors captée dans une direction tout autre par les conséquences du vote par l’Assemblée Nationale, en octobre 2003, d’un texte visant à réglementer le champ des psychothérapies, connu depuis comme l’amendement Accoyer.

Automne 2004, dans les mouvements provoqués par ce vote et constatant la difficulté des praticiens relationnels à parler de leur pratique clinique, une activité d’analyse et de modélisation de la pratique est proposée et fonctionne avec 5 participants.

Automne 2005, cette activité se prolonge avec 4 participants sous l’appellation : Atelier de praxéologie – Construire un récit de sa pratique.

Été 2006, suite à la découverte de l’entretien d’explicitation et des travaux de Pierre Vermersch, l’atelier AREPEGE (Atelier de Recherche en Explicitation de la Pratique En GEstalt-thérapie) prolonge l’atelier de praxéologie et compte 8 participants tous professionnels expérimentés. Il fonctionne pendant un an sur 4 sessions de 3 jours selon un dispositif de recherche constitué de pratiques cliniques enregistrées entre les membres suivies d’entretiens d’explicitation enregistrés visant à expliciter le vécu des praticiens en séances. L’atelier s’achève sur le constat que l’exploitation des informations produites par ce dispositif très intéressant requiert une compétence de chercheur scientifique et que le volume des données est trop important pour être exploité dans une recherche seulement bénévole.

Été 2007, le premier 4e cycle de formation initiale de gestalt-thérapeute de l’institut GREFOR est lancé, dispositif de formation en alternance dans et par la pratique professionnelle complétant les 4 premières années. Il s’agit aussi, par sa méthodologie, d’un cycle de sensibilisation à la recherche : pendant un an et demi, chaque stagiaire retranscrit régulièrement des séances réelles, les enrichit avec des éléments de son vécu subjectif et soumet ce récit à une interpellation collective. Ce travail de près d’une année vient alimenter la rédaction d’un mémoire professionnel final. La 6e promotion de 4e cycle a commencé début 2013. Ces 6 années donnent aujourd’hui une expérience de cette méthodologie et un recul qui confirment l’intérêt des dispositifs visant une fiabilisation des descriptions en combinant des traces objectives de l’activité et des éléments subjectifs du vécu.

Automne 2010, un groupe de travail à orientation scientifique se forme. Après quelques explorations et quelques remaniements de ses membres, il donne naissance au groupe de recherche PRAGMA.

De 2006 à 2008, au sein du Collège Européen de Gestalt-thérapie (CEG-t), puis en 2010 dans le cadre d’une collaboration CEG-t/SFG (Société Française de Gestalt), différentes tentatives de constitution d’un groupe de recherche au niveau national ont montré que l’éloignement géographique et l’engagement des praticiens de terrain dans leur activité professionnelle clinique constituent deux facteurs laissant peu d’espace pour un investissement bénévole dans une activité de recherche scientifique clinique par essence chronophage.

Ces différentes expériences et recherches conduites sur près de 10 ans ont montré l’ampleur du travail à réaliser pour conduire une recherche descriptive de la pratique en gestalt-thérapie combinant des traces objectives et subjectives. De tels travaux scientifiques ne peuvent pas se contenter du bénévolat et se dérouler seulement dans les espaces encore libres des emplois du temps des professionnels gestalt-thérapeutes. Pour aller plus loin dans cette direction, il est indispensable de compléter le travail de réflexion et de recherche, mené par des praticiens de terrain dans le cadre d’un investissement bénévole et militant, par un début de professionnalisation des recherches à visée scientifique et de favoriser la constitution du groupe de recherche sur la base d’une proximité géographique de ses membres.

Moyens

Bibliographie